Au bord d'une oasis

Encore une fois, la Mort était plongé dans ses pensées, encore un fois, elles portaient sur son boulot et encore une fois, elle s'en plaignait. Après tout, à peine avait-elle le temps de recueillir l'âme d'un mort qu'un autre venait de décéder. C'était justement le cas, quoique que ça ne pouvait pas être autrement. Notre tas d'os était dans la Forêt Noire lorsqu'elle avait "sentie" que quelqu'un s'était fait tuer au Désert Enfoui. Cette fois-ci, la Faucheuse savait que c'était un meurtre. Cette dernière était pourvu d'un étrange pouvoir lui permettant de connaître la circonstance de la mort. Cette fois-ci, notre "justicière" décida de faire une entrée remarquée pour faire peur au meurtrier. Pas parce qu'elle voulait se venger de la victime, mais plutôt parce que, à cause de lui, elle avait encore du boulot. Cette fois-ci, elle ne se priva pas d'abuser des effets spéciaux. (Surtout qu'elle avait un rabais là-dessus.) Pour commencer, il fallait l'habituelle froideur, un tour classique. Ensuite, il y avait le brouillard sorti de nulle part. La majorité du temps, c'est à ce moment que les gens suspectent quelque chose et commencent à avoir peur. La troisième chose était une simple illusion. Selon les témoins, les fleurs étaient en train de faner et l'eau devenait empoissonnée, ce qui était faux. La Mort aimait trop les fleur et jamais elle ne les tueraient pour faire peur, de même que l'eau, même si elle aimait moins le dernier élément. D'un pas saccadé, elle s'avançait vers le meurtrier.

-Vous avez tuer quelqu'un d'innocent, vous allez le payer, dit la Faucheuse d'une voix lente et grave tout en levant sa faux vers l'homme.

Shimizu parcourait le désert à la recherche de son frère. Soudain, elle crût voir un Mo à quelques mètres d’elle. Comme son frère avait disparu à la poursuite de l’un d’entre eux, elle était sûre que, en le suivant, elle finirait par le retrouver. Elle le suivit, mais elle finit par comprendre que c’était un mirage et qu’elle était perdue. Elle essaya de retrouver son chemin, et après plusieurs heures de recherche, elle finit par perdre connaissance.
Quand elle se réveilla, elle était toujours étendue dans le sable, mais elle n’était ni fatigué, ni assoiffée. Pourtant, il n’y avait absolument personne. Étais-ce une illusion ? Elle se releva et poursuivit sa route. Elle marcha pendant plusieurs jours encore et, un jour, elle aperçu une oasis au loin. Assoiffée, elle courut vers la source d’eau et c’est là qu’elle vit un inconnu, mais aussi… la mort ?
Surprise et apeurée, elle resta là, pétrifiée, observant la scène en silence.

-Oh, c'était lui qui t'a attaqué?dis la Mort d'une voix surprise.

Au même moment, la température retourna à sa chaleur habituelle, le brouillard disparut soudainement montrant des fleurs en pleine vie et l'eau qui semblait complètement libérée de toute trace de poison. Pour sa part, la Faucheuse baissa sa Faux et s'avança d'un air nonchalant vers le jeune homme. On aurait peut-être pu préciser qu'elle souriait, mais de toute manière, un crâne, ça souriait toujours. Donc... Cependant, il était claire qu'elle était de bonne humeur, même si on avait essayer de la tuer. En plus, il semblait qu'une nouvelle personne s'était jointe à ce petit groupe. Formidable, elle allait pouvoir prendre une petite pause et faire de la discutions avec ces deux-là. Cependant, pour calmer (ou plutôt pour aggraver) leur peur, la Mort se devait de se présenter.

-Bonjour, preux chevalier et gente dame. Je suis la Mort, connue aussi sous le nom de la Faucheuse. Désolée, pour tout ce brouillard et les trucs du genre. J'étais sûre que tu l'avais tuée, donc je voulais te faire un peu peur^^. Après tout, ça me donne encore du boulot. Cependant, pourrais-je savoir ton nom ainsi que celui de la jeune demoiselle qui est proche de nous?

Au la fin de son discours, la Mort s'inclina devant les deux personnages.

Un bruit de chaire tranchée se fit entendre. Un vieil homme, le regard vague, bascula en avant et s'écrasa au sol, inerte, le sable se tachant de rouge sous son corps sans vie. Une main se posa sur la poingnée de la lame plantée dans son dos et la retira avec force. Le liquide rouge qui la recouvrait teinta un moment avec les rayons du soleil alors que son propriétaire la levait vers lui. Celui-ci, un garçon d'apparence assez jeune, regarda un instant le corps étendu sur le ventre d'un air désintéressé, qui se changea vite en un grand sourire sadique. On pouvait alors l'entendre ricaner, regardant sa lame en souriant.

-Désolé le vieux, mais de toute façon, dans ce désert, tu aurais crevé dans quelque heures. Je pense que je t'ai évité des souffrances inutiles, tu ne crois pas ?

Son regard s'était dirigé sur le corps du vieil homme. Il ricana à nouveau, approcha son arme de son visage et passa sa langue sur la lame rougie.

-Oh pardon, j'avais oublié que tu ne pouvais plus m'entendre !

Il éclata alors de rire. Soudain, quelque chose attira son attention.

-Hmm, qu'est-ce que c'est ?

Il saisit un poignard pendant à sa ceinture et le lança vers le truc qui était passé en volant devant lui. La chose s'écrasa au sol dans une gerbe de sang. Le garçon examina l'animal d'un air surpris, accroupi dans le sable.

-Un oiseau ? Dans le désert ?

Il se releva pour scruter les alentours. Un sourire se dessina sur son visage alors qu'il rangeait le poignard dans son étui sans prendre la peine de le nettoyer.

-Hun hun hun, on dirait qu'il y a du mouvement là-bas.

Il ramassa son arme qu'il avait déposée sur le sol et la posa sur son épaule, l'autre main posée sur sa hanche.

-Je sens qu'on va bien s'amuser !

Il sa dirigea alors d'un pas sûr vers l'oasis, là où il y avait toujours de la vie, et où il était sûr de trouver de nouvelles victimes.
C'est alors qu'il tomba sur un étrange groupe de trois personnes, dont le nom "personne" n'était pas très aproprié pour l'une d'entre elles...

La Mort aurait vraiment voulu continuer cette discutions avec Hiroaki Uteki. Lui faire une thérapie pour découvrir pourquoi il voulait tuer son propre père ainsi que pour le dissuader de le tuer. Seulement, voilà, pendant cette petite conversation, forte sympathique selon la Faucheuse, il y avait eu au total 25, heu, 26 morts, dont George et Georgette brûlés vif dans un incendie, Gertrude empoisonnée par sa recette de gâteau manqué, Gaston assassiné par un meurtrier en série... Bref, notre tas d'os était déjà en retard pour son boulot.

-Je suis réellement désolée de devoir couper court à cette merveilleuse conversation, mais je dois aller recueillir l'âme des morts afin d'éviter qu'ils ne revivent sous la forme de zombie ^^. Bref, avant de partir, je vais vous donner quelques conseils. Uteki, ne tue pas ton père, tu vas le regretter et, heu, évite tout simplement de tuer. Pour toi, jeune demoiselle aussi jolie que les fleurs dans les plaines d'Umelius, je ne sais peut-être pas ton nom, mais j'espère vous revoir bientôt pour mieux en apprendre sur vous. Sur ce, nos chemins se séparent et prenez soins de vous, jeune aventurier, dit la Mort avant de s'effacer graduellement jusqu'à ce qu'il ne reste rien d'elle.

La Faucheuse avait décidée de commencer par le mort le plus près et à vrai dire, elle ne s'attendait pas qu'il soit aussi près. De la place où elle était, elle pouvait voir l'oasis où elle avait discuter avec les deux jeunes gens ...ainsi qu'une troisième personne se dirigeant vers eux. Le problème, c'était que le cadavre se nommait Gaston, justement celui qui s'était fait tuer par un meurtrier en série... Pour prévenir ses "amis" du danger, la Mort devait faire un choix difficile : Le boulot ou les amis. Elle décida alors de faire les deux, lorsqu'elle se rappela qu'elle n'avait encore recueillit l'âme de la victime de Hiroaki. Cependant, elle devait s'occuper de Gaston. Donc, elle pris sa faux et faucha le cadavre en deux, de manière à séparer l'âme et le corps, qui ne portait aucune trace de ce coup. Après avoir fait cette étape, la Faucheuse psalmodia quelques paroles pour que l'âme de Gaston soit juger pour savoir si elle allait au Paradis ou en Enfer. Après ce petit scénario devenu une routine, la Mort se téléporta vers l'oasis, mais manque de chance, elle tomba dans l'eau et non à côté de ses deux nouveaux amis. Un "Splouch" sonore retentit à ce moment, faisant sursauter l'humain et la dryade.

-Heu, désolée, j'ai oublié de prendre l'âme du mort ici. Ah et je crois que vous avez de la visite, dit la Mort après avoir sorti de l'eau et changé sa longue robe noire pour une chemise hawaïenne et des bermudas sortis d'on ne sait où.

Le garçon était enfin arrivé à l'oasis. Il était temps, celui-ci en avait sérieusement marre de marcher. Et puis, il fallait toujours se dépêcher ; les futures victimes pouvaient partir entre-temps en l'appercevant de loin. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi d'ailleurs : de toute façon, elles finiraient bien par mourir un jour.

Il pût voir alors distinctement les trois personnes présentes. La première qu'il vit était un homme de taille assez imposante (surtout comparé à lui qui n'est pas très grand). Le jeune Yauwn sourit. Rien qu'à voir son épée, on pouvait remarquer que c'était un combattant de valeur, ce qui était rare, surtout en ces lieux.
La deuxième qu'il apperçût était la jeune fille. De lointains souvenirs resurgirent alors d'un coup dans l'esprit du garçon, la période durant laquelle son frère était encore vivant et... son ancienne amie, qui était aussi une Dryade. Son sourire s'effaça directement, et une violante pulsion meurtrière lui parcourut tout le corps. C'était sûr, il la tuerait de la façon la plus horrible possible, après s'être occupé du gars.
La troisième, elle, était sans intérêt ; avec la tête qu'elle avait, elle était à coup sur déjà morte. Le fait qu'elle soit morte mais pourtant bien là ne semblait même pas lui faire effet. Son attention se reporta à nouveau sur l'Humain.

-Ca fait beaucoup de monde pour un même endroit dans un immense désert… Que viens-tu faire par ici ?

Le jeune Yauwn parût surpris un instant. Un large sourire se forma sur son visage, et il baissa la tête, laissant tomber ses mèches de cheveux devant ses yeux, en ricannant. Il prit alors enfin la parole.

-Hun hun, tu me demandes qui je suis ?

Il releva la tête, et fixa le garçon de ses yeux vairons. En effet, le jeune Yauwn avait deux yeux de couleur différentes, un vert et un bleu, ce qui lui donnait un air encore plus fou. Son sourire s'étendit encore plus et, à la surprise de l'Humain, le garçon s'inclina profondément.

-He bien, ça m'étonne un peu que tu ne me connaisses pas. On me nomme Kay Shade.

Il se redressa et refixa son interlocuteur dans les yeux.

-Pourtant, chez les miens, tout le monde me connais. Je suis une légende, vois-tu.

Il vit l'air intrigué de son futur adversaire. Il continua :

-Oui, je suis celui qui a presque exterminé tous les miens.

D'un coup, Kay bondit et atterrit derrière le garçon. Il essaya de lui donner un coup mais se fit repousser par l'imposante épée de l'Humain. Il atterit un peu plus loin en dérapant, son sourire ne s'effaçant pas du tout de son visage.

-Tu es prêt à mourir ? Même si tu me réponds non, tu es condamné, alors Adieu !

Il fonça alors vers son adversaire à une vitesse incroyable, prêt à lui administrer un coup fatal...

Cependant, le coup fatal en question fût dévié par un être héroïque...courageux...brave... Bon, levez la main ceux qui pensent que c'est Hiroaki. Ceux qui pensent que c'est Shimizu. Ceux qui pensent que c'est la Mort. Finalement, ceux qui pensent tout court. Bref, voilà les résultats de ce court sondage improvisé. La majorité d'entre sont capable de penser et une petite partie croit que c'est la Mort qui a dévié le coup fatal... et cette petite partie a raison ! La Mort a effectivement bloqué l'offensive de Kay Shade, protégeant ainsi la vie de son soi-disant ami Uteki. Cette dernière a repris ses vêtements habituels, il faut avouer que les chemises hawaïennes et les bermudas, ça ne lui faisait pas très bien et ça manquait extrêmement de sérieux. Des flammes bleues brillaient à l'intérieur de ses orbites vides, montrant qu'elle n'était peut-être pas la gentille Faucheuse d'il y a quelques minutes. La dernière fois qu'elle avait tué quelqu'un remontait à une époque révolue, là où elle était la Mort que tout le monde connaissait. La Mort qui tuait autant les êtres les plus innocents que les pires criminels. La Mort qui s'amusait à terrifier les simples mortels avec son apparence squelettique. Bien sûr, cela appartenait à une époque révolue. Cependant, cette fois-ci, elle ne voulait pas tuer pour son plaisir personnel, mais plutôt pour sauver la vie de ses deux amis.

-À la place de ce jeune homme, que dirais-tu de m'affronter, moi, la Mort, connue aussi sous le nom de la Faucheuse, la même qui a recueilli l'âme de tes confrères et des autres innocents qui ont péri par ta main, dit la Mort d'une voix aussi grave qu'elle rivalisait avec le tonnerre. Que dirais-tu que je te fasses subir le même sort ?

La Faucheuse gardait ses yeux rivés sur le démon, mais gardait un oeil sur l'épée encore couverte de sang. Elle attendait patiemment qu'il réponde ou qu'il fasse un geste menaçant pour pouvoir commencer le combat. Cependant, elle appuya un peu plus sur sa faux de manière à vouloir désarmer le démon.

-Alors, qu'en dis-tu?

Kay, visiblement déçu d'avoir manqué son coup, jeta un regard totalement désintéressé à la Faucheuse, qui l'avait empêché de transpercer ce type qu'il trouvait décidément de plus en plus grand à mesure qu'il l'observait (Eh oui, Kay n'est pas grand et ça ne l'enchante pas vraiment).
Mécontent, il tenta de dégager son arme d'un coup sec et fit un bond en arrière pour s'éloigner de ses adversaires.

-Alors, qu'en dis-tu?

Il ne répondit rien, se contentant de dévisager cet espèce de "squelette ambulant" qui tentait apparement de lui faire peur. D'un air nonchalant, il soupira en posant son arme sur son épaule. A quoi ça lui avancerait, franchement, de tuer un être déjà mort ? Il posa sa main libre sur son frond en baissant la tête, ses cheveux cachant à nouveau son visage, semblant réfléchir. Après un court instant, il soupira et prit la parole.

-Naan, mais ça va pas, ça. Moi je viens pour faire souffrir ces gens, pas pour souffrir moi-même. Enfin, je pense qu'il en faudra quand même beaucoup pour me faire renoncer à les tuer.

Il releva la tête, laissant apparaître son oeil bleu, le droit, l'autre caché par sa main. Son regard croisa celui de la jeune fille, et il lui sourit avec un mélange assez dérangeant d'envie de meurtre. Finalement, pourquoi ne pas s'attaquer directement à elle ?

-Bon... Si tu y tiens tant, tas d'os, je vais me débarasser de toi vite fait. Prépare-toi à compter tes morceaux !

D'un bond, il s'élança vers la Mort en balançant son arme d'un habile tour de poignet. Il sentit que son arme avait touché quelque chose, mais n'eût pas le temps de vérifier s'il l'avait vraiment atteinte ou si celle-ci s'était protégée à l'aide de sa faux. Sans crier garde, il la dépassa et se dirigea droit vers la jeune Dryade...

Hiroaki n’avait pas bien apprécié le fait qu’on lui avait piqué son adversaire. C’est pourquoi, pour récupérer son adversaire, il avait été parer l’attaque que Kay avait lancée sur la mort, bien qu’elle aurait pu se défendre toute seule. L’ennui, c’est qu’avant qu’il ait eu le temps de parler et de dire que c’est quand même lui qui allait se battre, Kay était déjà parti en direction de la fille inconnue qui n’avait alors pas dit grand-chose. Il se fit quelques réflexions rapides :

*Si je la sauve, il y a beaucoup de chance qu’elle veuille me remercier de lui avoir sauvé la vie et qu’elle me suive pour attendre le moment où elle pourra me rendre la pareille. Donc j’y serai gagnant. D’un autre côté, si elle meure, c’est cette stupide mort qui en fera tout un plat et qui m’en voudra peut-être. Et je n’ai aucune envie de me battre contre une chose invincible car je serait obligé de fuir, chose que je n’aime pas beaucoup.*

Il soupira.

(Parle à lui-même mais pas dans sa tête) Je dois donc aller la sauver.

Il courut très rapidement (car il est très rapide) et lança son épée qui passa juste devant la tête de son opposant. Le fou furieux s’arrêta net et se retourna. Hiroaki partit vite ramasser son épée avant de dire :

Quel que soit l’avis des autres, c’est moi ton adversaire et personne d’autre !

La Mort allait toujours se souvenir de cette journée comme étant celle où pour la première fois de sa vie (Ou de sa mort, enfin, vous me comprenez...), où on l'avait protéger. Certes, cela n'avait servi à rien, mais au moins, elle avait apprécié son geste et elle s'en souviendra pendant un bon millénaire, c'était certain. Malheureusement, l'être infâme démoniaque et perfide qu'était Kay, s'était servi de ça comme distraction pour aller attaquer la jeune dryade. Pendant qu'Hiroaki alla confronter le Yauwn, la Mort pour sa part courra jusqu'à la jeune dryade pour la protéger d'éventuelles attaques.

-Ne vous inquiétez pas, jeune dame. Je vais vous protéger jusqu'à ce que je ne sois que poussière et pour le moment, ce n'est pas encore arrivé.

Même si la Mort espérait de tout ses os qu'Hiroaki battre Kay, elle devait avouer qu'elle était un peu pessimiste pour l'issu de ce combat. Le démon avait de l'expérience, beaucoup plus que l'humain. Avec tous les massacres qu'il avait fait, ce n'était pas un simple homme qui allait l'éliminer.

-Gamin, fait attention. Ce type est un véritable démon. Il a exterminé presque tous les siens à lui seul. Donc...heu...bonne chance!

Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Encore une fois repoussé, le jeune (même s'il n'est plus vraiment jeune, disons jeune en apparence) Yauwn commençait sérieusement à en avoir assez. Il était simplement venu tuer deux personnes, et il n'avait vraiment pas besoin de tout ce cinéma pour le faire. Pour résumer la situation simplement, c'était un peu comme s'il était en manque, en manque de meurtre. Il lança un regard remplis de pure colère à l'homme qui se tenait devant lui, car c'était lui cette fois qui c'était interposé. C'est alors que sa nature Yauwn commença à sérieusement se faire remarquer. En effet, Kay était à moitié Démon, ce qui le différenciait des Humains normaux. Quand il était en colère, il était capable de relacher une force et une violence inouïe.
De profil, à moitié tourné vers Hiroaki, son regard de haine s'intensifia, ses yeux virèrent vers le bordeaux. Une aura maléfique semblait s'émaner de lui, pouvant rendre mal à l'aise toute personne s'approchant de trop près. Son ombre au sol se transforma, prenant l'apparence d'un monstre diforme. La main serrée tellement fort sur son arme que celle-ci commençait à saigner, le Démon était prêt à tuer.

-Tu va regretter d'être né, pauvre Yarô.

Même sa voix était devenue plus grâve, plus terrifiante. Sans crier garde, le Démon s'élança sur le garçon avec une vitesse plus grande encore qu'avant. Il heurta l'épée de son adversaire et, avec une force inouïe, il l'envoya voler à plusieurs mètres du combat, loin de la Mort également. Surpris et désarmé, Hiroaki n'eut pas le temps de chercher le Yauwn ; celui-ci avait déjà disparut.

-Héhé, Adieu, mon cher...

Soudainement, du sang jaillit. L'Humain tomba à genoux. Le Démon se trouvait derrière lui, son arme plantée dans sa côte, un grand sourire aux lèvres.

Rien qu'en entendant sa voix, Kay s'était déjà tourné vers lui. Bien sûr, il avait déjà affronté des petits malins qui avaient essayé de le surprendre en encaissant son attaque et en ripostant. Mais, si résitants qu'ils étaient, tours étaient morts quelques minutes, voir quelques secondes après. C'est pourquoi cet Humain n'impressionnait pas, mais alors pas du tout le Démon.

-... Tu me fatigues...

La lame en garde devant sa tête, le Yauwn était déjà prêt à riposter. Il en avait tellement marre que peu lui importait désormais de le tuer. Il ne faut jamais abuser, comme on dit. C'est donc pour ça que le garçon lui renvoya rapidement une attaque de pleine vitesse. Sauf que, encore une fois, l'homme l'empêcha de l'achever. Cette fois, ils se tenaient tous les deux face-à-face, lame contre lame, aucun des deux ne prenant le dessus sur l'autre. C'était normal après tout, même blessé, Hiroaki avait plus d'une tête de plus que Kay. C'est alors que le visage du Yauwn se déforma en un sourire très dérangeant, laissant s'échaper un ricutus de folie.

-Tu tiens tant que ça à la vie ? Hé bien, j'ai une proposition qui devrais te plaire alors !

Kay relâcha sa résistance et s'éloigna un bond de son adversaire. Il rangea son arme à sa ceinture puisqu'il ne possédait pas de fourreau, au grand étonnement de toutes les personne présentes. Il prit alors la parole.

-Oui, tu ferais bien d'écouter ma proposition. Oh, rassures-toi, je n'ai pas encore abandonné l'idée de te tuer, loin de là.

Il marque une courte pause, l'Humain l'observant d'un oeil soupçonneux.

-Je te propose un marché, ou plutôt un pari. Celui-ci définira lequel de nous deux est le plus fort.

Il s'arrêta à nouveau, Hiroaki l'observant sans rien dire. Le Démon pu percevoir son regard intéressé.

-Bien, disons que c'est un bête défi, assez inutile j'avoue. Je propose que le premier de nous deux à rapporter un objet dont nous décideront l'origine sera le vainqueur. Si je gagne le défi, tu devras me laisser le droit de te tuer sans résistance. Si, en revanche, tu te montres plus fort que moi... je te laisserai porter sur moi un coup de ton épée, où tu veux, sans montrer de résistance bien évidemment. Tout les coups sont permis. Tu auras droit à toute l'aide que tu veux pour réussir, le seul but étant de gagner. Qu'est-ce que tu en dis ?
-Et quel est cet objet ?
-Je proposes...

Il dégaina son arme et, d'un bond, sauta sur une branche d'un arbre de l'oasis. Il tourna le dos aux trois personnes, puis tourna la tête vers Hiroaki.

-Je proposes que nous ramenions ici même... la couronne de la Princesse Icare.

-Que...que...quoi! Vous... vous... vou... voulez... prend... prendre... la... la cou...couronne... de...de... sa... ma... majesté... la... la... reine... I... Icare, dit la Mort, toute scandalisée, avant de reprendre sur un ton un peu plus brusque. Mais vous êtes cinglé, ma parole. C'est la reine des vampires et... heu... ce ne serait pas très gentil lui voler sa précieuse couronne, n'est-ce pas? À la place, on pourrait prendre, heu... une fleur rare ou un truc du genre?

Même si on ne lui avait pas demandé son avis, la Faucheuse s'incluait déjà dans le groupe de Hiroaki pour trouver la couronne. Après tout, le jeune homme l'avait protégé de l'épée du démon et il était normal qu'elle veuille l'aider à son tour. Pour ce qui était des morts, ils pouvaient bien attendre un peu et dans le pire des cas, ils deviendront des zombies... Cependant, voler la couronne à la princesse des vampires lui paraissait comme une aventure risquée, dangereuse et 0,01% de chance de réussir. La Mort soupira avant de regarder Hiroaki.

-Donc quand partons-nous, preux chevalier?

La Faucheuse ne répondit pas tout de suite, étant plongé dans une profonde dépression passagère. Accroupie au bord de l'oasis, elle dessinait un dessin sur le sable, plongée dans de pensées obscures. Celui qui l'avait protégé la prenait pour un squelette de foire et celle qu'elle défendait n'avait dit aucun mot. Était-elle si pathétique? Méritait-elle d'avoir encore une place dans ce monde injuste? Pour l'instant, la Mort avait juste envie de se jeter du haut de la Falaise. Certes, ça ne servirait à rien puisqu'elle était immortelle, mais bon, c'était juste un "petit" détail. Lorsqu'elle s'apprêta à faire ses adieux à la dryade et au jeune homme, elle remarqua alors que ce dernier était blessé. Alors, ça voulait peut-être dire que Hiroaki délirait puisqu'il avait perdu trop de sang, occasionnant ainsi un forte fièvre. Donc, il ne pensait pas ce qu'il disait. La Mort failli, non, sauta de joie à cette pensée. Elle se retourna vif comme l'éclair vers le jeune homme et décida au même moment d'accompagner Hitoaki peu importe ce qu'il dit pour l'en dissuader. Après tout, il était blessé et le pauvre délirait. (Du moins, la Faucheuse aimerait bien croire ça, pour une fois qu'elle avait un "ami".)

- Non, jeune damoiseau, vous faites de la fièvre et vous êtes souffrant. Je ne peux vous laisser vous rendre seul au royaume des vampires dans de telles conditions. Moi, la Mort, j'accepte de vous accompagner, de vous défendre si le besoin est et d'être votre guide. D'ailleurs, je suggère que la jeune dryade nous accompagne pour ce... démon n'en profite pas pour la tuer. Je suggère aussi que nous partons immédiatement, la route est longue jusqu'à Heimdall.

Sans attendre une réaction de Hiroaki, le squelette saisit son bras gauche pour l'entraîner à sa suite, ne faisant rien de ses protestations.

Kay, toujours perché sur sa branche, observait tranquillement la discution entre l'Humain et le squelette. Il attendit patiemment qu'ils aient fini de parler pour s'adresser à Hiroaki.

-Si ça peut te rassurer, je suis pratiquement comme toi. Malgré mes origines, on pourrait me considérer comme un Humain, tout ce qui a de plus banal. Je n'ai aucun pouvoir spécial.

Il se détourna, sauta de sa branche et, après un dernier "Bonne malchance !", il partit en courrant, se repérant facilement dans cette étendue de sable. Il courrut sans s'arrêter jusqu'à sortir du désert, puis se mit en route directement. Ce n'était pas l'enjeu qui lui donnait tant envie de gagner, c'était comme ça, il fallait qu'il ridiculise cet Humain. Et, même si celui-ci était accompagné de la Mort qui possédait sans aucun doute des pouvoirs spéciaux, il s'en foutait. Il continuait sa route, presque infatigable, tuant quelques personnes qu'il croisait. Finalement, après de nombreux jours de course, il se retrouva enfin aux frontières de la cité des Vampires. Une main au dessus de ses yeux pour s'abriter de la lumière du soleil levant, il contemplait le paysage, un petit sourire aux lèvres.

-Et bien, nous y sommes. À nous deux, chère Princesse Icare !


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[--> Heimdall]